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Pascal Dagnan-Bouveret

Paris, 1852 - Quincey, 1929


Pascal Dagnan-Bouveret, né à Paris le 7 janvier 1852 et mort à Quincey, dans l'agglomération de Vesoul, le 3 juillet 1929, est un peintre français.



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Pascal Dagnan-Bouveret

Pascal Dagnan-Bouveret, Wikipedia


Fils d'un tailleur parisien, Pascal Dagnan-Bouveret est élevé à Melun chez son grand-père Gabriel Bouveret. En 1869, il est admis à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier d'Alexandre Cabanel, puis dans celui de Jean-Léon Gérôme. Il se lie d'amitié à cette époque avec Jules Bastien-Lepage et Gustave Courtois, avec lequel il partage un atelier à Neuilly-sur-Seine.
Il est classé second au concours du prix de Rome en 1876, puis part en Franche-Comté où il se consacre aux scènes de la vie quotidienne d'inspiration naturaliste. Ce n'est qu'après la mort de son ami Bastien-Lepage, en 1884, qu'il connaît le succès public.
À partir de 1885, il visite souvent la Bretagne qui lui inspire de nombreuses toiles. Le Pardon en Bretagne lui vaut un médaille d'honneur à l'Exposition universelle de 1889.
En avril 1888, il part rejoindre Louis-Auguste Girardot et Jules-Alexis Muenier pour une excursion à Tétouan.
Dans les années 1896-1897, il s'intéresse à des sujets religieux, et vers la fin de sa carrière il exécute surtout des portraits. Il reçoit le grand prix de l'Exposition universelle de 1900 pour l'ensemble de son œuvre. Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts le 27 octobre 1900.
Le peintre catalan Jean Sala, ainsi que le peintre chinois Xu Beihong, sont ses élèves.
Il meurt à Quincey le 3 juillet 1929, dans sa maison rue de la Craie. Il avait épousé Anne-Marie Walter, cousine du peintre Gustave Courtois. Le musée d'Orsay conserve une série d'épreuves argentiques représentant la famille.
Il laisse de nombreuses œuvres au musée Georges-Garret de Vesoul.



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Pascal Dagnan-Bouveret

Pascal Dagnan-Bouveret, Parler Peinture


Peintre de sujets mythologiques et d’allégories, de compositions religieuses, de scènes de genre et de portraits, Pascal Dagnan-Bouveret a commencé sa carrière en 1869 dans l’atelier d’Alexandre Cabanel à l’Ecole des Beaux-Arts. Devant interrompre son éducation artistique à cause des évènements historiques de l’époque, la guerre franco prussienne puis la Commune en 1871, il reprend ses études en 1872 dans l’atelier de Gérôme.

Orphelin de mère à six ans, il est élevé par ses grands-parents dans un petit monde bourgeois et sage. Il fait des études classiques à Melun mais dès son enfance, il adore dessiner et très tôt, il décide de consacrer sa vie à la peinture. À 16 ans, il refuse de rejoindre son père, homme d’affaire au Brésil, qui, furieux lui supprimera toute allocation. Il s’installe à Paris et s’inscrit aux Beaux-Arts. Sans argent, il trouve à se loger sous les toits d’une maison rue du Faubourg Poissonnière. C’est là que, par un hasard heureux, il devient le voisin de Jean-Baptiste Corot. Il rend souvent visite au grand peintre paysagiste qui l’accueille avec chaleur et lui donne de nombreux conseils formateurs.

En 1875, il débute au Salon des Artistes avec son «Atalante» (Musée de Melun), un portrait remarqué de l’héroine grecque qui défia ses adversaires masculins dans une course à pied. Ce sujet correspond à l’esprit encore combatif de l’époque, et, à la suite de cette présentation, il reçoit des commandes de l’Etat pour décorer des lieux publics comme l’Odéon ou la Sorbonne.

En 1876, il obtient le second Prix de Rome et présente à nouveau deux sujets mythologiques au Salon, «Orphée et les Bacchantes» et «Bacchus enfant adoré». Son œuvre sera couronnée par de nombreux prix et médailles : il obtiendra une troisième médaille en 1878 pour « Manon Lescaut », une première médaille en 1880, une médaille d’honneur 1889, et un Grand Prix à l’Exposition Universelle de 1889. Enfin, il reçoit la Légion d’Honneur en 1900.

Les envois qui suivent les premiers Salons, comme «La noce chez le photographe» (1878-79), maintenant au Musée des beaux-Arts de Lyon, annoncent un peintre de genre de grand talent abandonnant ici l’histoire classique, la Grèce et l’Empire Romain pour des sujets plus modernes.« Ce tableau réaliste, dira-t-il plus tard , ça a été ma petite insurrection. C’était un mouvement d’impatience contre l’Ecole. J’étais sous l’impression des écrivains de ce temps-là : Zola, Daudet, les frères Goncourt. Et puis, j’avais devant les yeux l’exemple de Bastien Lepage. Il était notre aîné et notre chef de file ». L’influence de Jules Bastien Lepage, grand ami de l’artiste, donnera à son œuvre un caractère plus poétique. Son style s’élargit et se simplifie à travers des scènes courantes de la vie urbaine ou rurale. Son tableau «L’Accident», (1879, le Walters Art Museum, Baltimore), consécutif à un fait réel vécu par l’artiste en est l’expression.

Le choix du thème et son traitement «narratif» en font une «peinture de la vie moderne»,conforme aux revendications artistiques émergentes et facilement appréciée par un public plus vaste. Dans cette lignée, Dagnan-Bouveret va peindre à Paris des scènes de rue réalistes, comme «Le charmeur d’oiseaux» (1879, Chrysler Museum of Art) ou «La blanchisseuse» (1880), tableau inspiré par «Nana » le roman de Zola où il se peint aux côtés de son grand ami Gustave Courtois, croisant une jeune femme assise sur un banc et épuisée par le labeur.

Dans les années 1880-90, après son mariage, il va se tourner vers des sujets plus personnels et familiers, portraits de sa femme, de ses amis et de sa famille. Sa carrière connaît un grand succès et il ajoute des sujets religieux à son éventail. En 1886 il se lance dans une série de peintures sur le thème du «Pardon» breton, une coutume dont la représentation très théâtrale sera reprise par un grand nombre d’artistes voyageant en Bretagne à la fin du 19ème siècle comme Gauguin, Maurice Denis et les Nabis.

À l’Exposition Universelle de 1900, grâce son statut d’artiste reconnu, il a le privilège d’exposer ses œuvres dans une salle à part. Parmi elles, un imposant tableau «La Cène». En 1900 il compte parmi les plus jeunes artistes peintres à être élu à l’Institut de France. Enfin, plus récemment, en 2002, son talent a été redécouvert et célébré lors d’une grande rétrospective de ses œuvres au Musée Dahesh à New York.