Charles Frédéric Abram est un peintre français né le 4 mai 1851 à Belfort et mort le 8 mai 1936 à Mende.
• Charles–Frédéric Abram passe toute son enfance dans le quartier du Fourneau à Belfort. Cinquième d’une famille de six enfants, son père Frédéric (Friederic), bien qu’il dirige une petite scierie, mène une vie modeste, proche de celle des ouvriers. Son père meurt en 1866, Charles-Frédéric est contraint de quitter l’école, il a quatorze ans. Les revenus de sa mère couturière sont insuffisants pour lui permettre de continuer sa scolarité. Grâce à une demi-bourse, il peut intégrer l’École modèle de Montbéliard (1866-1869), établissement luthérien qui formait durement des instituteurs pour les écoles protestantes du Pays de Montbéliard. La scolarité y était stricte voire rude. Il se fait remarquer pour ses dons musicaux ainsi que par ses caricatures de pasteurs réalisées pendant les prêches.
Il est diplômé en 1868 et nommé à Audincourt. Après la guerre de 1870 et le siège de Belfort, il est muté en 1871 instituteur à Besançon. Selon les témoignages, il est toujours dépourvu de moyens mais apprend à Besançon la peinture et le dessin. Son premier envoi au Salon de Paris est un autoportrait et un paysage, La Borme à Cléron (1879). Il approfondit sa formation à l’école de dessin de Besançon, réorganisée en 1881 en école des Beaux-Arts. Il y a entre autres pour professeur le sculpteur et peintre Demesmay, qui en était directeur, en même temps que conservateur du Musée.
Grâce à son certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin qu’il passe et obtient en 1879, il est nommé au lycée Victor Hugo. Il y assure entre autres la classe préparatoire à Polytechnique. Mais c’est en 1882 grâce à un concours qu’il devient professeur à l’école des Beaux-Arts de Besançon où il enseigne jusqu’en 1926, l’étude de la tête puis assure le cours d’ornement.
Entre 1875 à 1882, ses maigres ressources l’obligent à donner des cours à l’école d’Horlogerie. Jusqu’en 1912, il assure deux postes pour pouvoir faire vivre sa famille.
Outre Belfort, il peint les paysages de Franche-Comté : Baume-les-Dames, Hyèvre-Paroisse, les bords de la Loue, ceux de la Borme, et les environs d’Ornans : Cléron, Scey, le Puits-Noir, le Val-Bois. Son style résolument réaliste se caractérise par une sorte de douceur, une atmosphère calme et reposée. Sa connaissance des règles de la perspective (il publie un Traité pratique de perspective en 1896) est perceptible car la composition spatiale de ses œuvres y est savante. Il a peint des portraits mais c’est surtout en tant que paysagiste et artiste franc-comtois qu’il est connu.
Très bon dossier sur la famille Abram dans : Musées de Franche-Comté