André Roz est né le 18 juin 1887 à Paris, fils d'un ouvrier franc-comtois de Nozeroy.
• Il fait ses études à l'école Boulle où il apprend le dessin, la sculpture et l'ébénisterie. Il épouse Adrienne Griffon de Levier, fille d'un négociant en vins de Pontarlier.
Au retour de la guerre 14-18, décoré de la croix de guerre, atteint de tuberculose, il s'établit à Pontarlier. Il peint les paysages du Haut-Doubs, les bois et les bûcherons, la neige, la fin des hivers.
Il participe à la fondation du Salon des Annonciades à Pontarlier, expose à la Société franc-comtoise des amis des beaux-arts puis au Salon des artistes français.
En 1930 il reçoit la médaille d'argent et en 1932 la médaille d'or du Salon des artistes français pour son tableau Le Mercredi des Cendres.
Il est lauréat de l'Académie des beaux-arts en 1935.
En 1937, il obtient la médaille d'or de l'exposition internationale de Paris. La même année il est élu à l'Académie de Besançon.
Pendant l'occupation, il est nommé adjoint au maire de Pontarlier par le gouvernement de Vichy, ce qui lui vaudra d'être accusé de collaborateur à la libération. La contribution de Pierre Bichet le rétablira dans son honneur.
Il meurt à Paris le 12 janvier 1946.
Ses principales Å“uvres :
- Hiver à Pontarlier, couronné par l'Académie des beaux-arts en 1931.
- Mercredi des cendres, médaille d'or du Salon des artistes français en 1932, acheté par la ville de Paris.
- La coupe de bois dans le Jura, 1933.
- Mouthier et la vallée de la Loue, acheté par l'état.
- Petit Pouce, 1934, au musée de Luxeuil.
- Les petits rois de l'épiphanie.
- Le marché de Pontarlier.
- Cour d'école.
- Salle d'attente.
- La procession des rogations.
- La foire franche, 1942.
Son dernier tableau jurassien représente Poligny et son Vignoble du Jura en automne, 1945.
Avec l'aimable autorisation de Racines Comtoises / André Roz
• Cet élève de l’école Boulle s’attelle vite à peindre ce qui l’entoure, les ponts, les scènes de rues, les églises, le château de Joux. Ses toiles sont douces, les couleurs tamisées, l’ensemble dégageant souvent une sensation de mélancolie, qui raconte l’âpreté et la simplicité du monde rural.
André Roz aime les périodes de dégel, quand tâches blanches et tâches vertes ou brunes s’entremêlent dans ces paysages qu’il se plaît tant à immortaliser. L’espace, la neige, les jeux de lumières, ces petits personnages perdus dans l’immensité : André Roz impose à coups de pinceaux un style bien à lui, une patte.
« Il y a une vraie dimension historique dans son travail. Et il a voulu également valoriser la Franche-Comté, une région un peu boudée par les peintres de son époque, avant et même après Gustave Courbet. Il appartient à un courant de promotion et de renouveau de la peinture paysagiste dans un style figuratif », situe Laurène Mansuy, directrice du musée de Pontarlier.
La cité de cœur et d’adoption d’André Roz lui a d’ailleurs consacré, fin 2012, une superbe exposition, joliment et très justement intitulée Lumineuse mélancolie. Soixante-quinze œuvres de l’artiste ont été regroupées, pour le plus grand bonheur des amoureux de la peinture, ravis de (re)découvrir cet artiste.
Sa notoriété s’est déployée tardivement. Mais de son vivant, contrairement à certains de ses prestigieux confrères, morts dans l’anonymat. Son travail est reconnu nationalement et récompensé au fil des années 30. Il sera même chargé, avec Robert Fernier, de la décoration du pavillon franc-comtois pour l’exposition universelle de 1937.
Article de Willy Graff, paru dans L'Est Républicain du 14/08/2015