Né à Besançon (Doubs) en 1611 ; mort à Salins (Jura), le 13 mars 1653. Fils de Pierre ; exerçait son art dès 1624 ; peint le tableau de l'autel de la chapelle Saint-Jean-Baptiste à l'église des Cordeliers : la Vierge tenant l'Enfant Jésus, dans un décor d'architecture ; à ses côtés saint Jean Baptiste, saint Bonaventure et saint Charles Borromée, toile signée : opus claudii rately bisuntiny, 1636 (église Sainte-Madeleine) ; — exécute, vers le même temps, une Vierge avec saint Joseph, saint Benoit et sainte Scholastique, pour l'église de Montroland ; — expert dans un inventaire, 1640. Il fit profession chez les Capucins de Salins, le 15 mai 1644, à l'âge de trente-trois ans, et mourut neuf ans après : le 13 mars 1653, mort de « Frère Protade Rately, de Besançon, lais, qui a été un autre Appelles dans son siècle, comme on le peut connoitre par les excellentes peintures qu'il a fait ».
In : Dictionnaire des Artistes et Ouvriers d'Art de la Franche-Comté
Abbé Paul Brune, 1912
Le peintre Claude Rately,
en religion frère prothade de besançon, de l'ordre des capucins,
et sa Vierge aux saints datée de 1636
par M. Auguste CASTAN
Correspondant de l'Institut, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Séance du 12 mai 1888.
Pour qui voudrait avoir une idée de ce qu'était la peinture à Besançon durant les deux siècles qui ont précédé le nôtre [le xixe], une visite des chapelles de l'église de Sainte-Madeleine de cette ville serait fort instructive. Deux tableaux du dix-septième siède et trois du dix-huitième, peints par des artistes locaux, y sont dignes de quelque intérêt et même d'une certaine estime1. Le premier en date, dans ce groupe, est une Vierge aux saints, peinte sur une toile de 2 mètres 5 centimètres de haut sur 1 mètre 56 centimètres de large.
La Vierge, assise sur une estrade, a l'Enfant Jésus debout auprès d'elle sur un piédestal et semble lui expliquer un passage des divines Écritures, tandis que deux anges lui offrent des fruits. À gauche, au premier plan, saint Jean-Baptiste debout, vêtu d'un manteau jaune, tient une croix dont la banderole porte les mots ecce agnvs dei ; à ses pieds un agneau est embrassé par un ange. À droite, saint Bonaventure, vêtu d'une chape brune de franciscain, avec un chapeau rouge de cardinal attaché à son cou et couvrant ses épaules, pose la main gauche sur un livre ouvert à l'un des angles de l'estrade où est la Vierge, en même temps qu'il désigne avec l'autre main le groupe céleste. Du même côté, tout à fait au premier plan, saint Charles Borromée, en costume de cardinal, est à genoux, les deux mains abaissées et étendues pour implorer Jésus et sa Mère : derrière lui, un ange debout tient sa croix archiépiscopale. Dans le fond d'architecture du tableau, une fenêtre ouverte laisse voir une perspective sur la campagne. La Vierge et l'Enfant ressortent sur une draperie dont le sommet se confond avec des nuages où sont quelques têtes d'anges.
Par la gracieuse distinction des figures et le style élégant des draperies, ce tableau se rattache à l'École milanaise, tandis que, par sa coloration sourdement chaude, il révèle chez son auteur une initiation aux procédés de l'École vénitienne. « De loin », a-t-on dit2, « cette peinture, par ses tons éteints, ressemble à une fresque ou à une détrempe ; de près, on est tout surpris de la voir peinte en pleine pâte et d'une main hardie et vigoureuse ».
Ce tableau provient de l'église des Cordeliers de Besançon, celle où la municipalité faisait célébrer les cérémonies d'action de grâces et les pompes funèbres dont elle payait les frais. Il servait de retable à la chapelle que possédait dans cette église une famille de riches marchands, nommée Clerc3, annoblie en 1634, par le roi d'Espagne Philippe IV, qui lui avait reconnu le droit d'arborer un écu d'or chargé d'une écrevisse de gueules.
Sur le sode de l'estrade où est la Vierge, on lit cette signature avec date : opvs clavdii rately bisvntiny, 1636.
Cette peinture locale, d'un mérite réel, a été longtemps inaperçue ; elle n'était mentionnée dans aucune des descriptions de l'église où, depuis le commencement de ce siècle, elle a trouvé asile. On pourrait donc dire qu'elle fut découverte, en 1876, par un religieux qui, sous le froc de capucin, continuait à s'intéresser de tout cœur aux choses intellectuelles dont sa ville natale pouvait tirer quelque honneur. Neveu et élève de l'un de nos peintres les plus distingués, Louis Baille, en religion le P. Raphaël4, aimait passionnément les œuvres d'art et les interrogeait avec perspicacité, comme en témoigne son induction concernant la Vierge aux saints de Claude Rately.
« Ce nom », écrivait-il5
ce réveilla en nous des souvenirs déjà lointains : nous avions copié dansles Annales des Capucins du comté de Bourgogne6 une courte notice sur un religieux de ce nom et peintre célèbre. Nous eûmes le bonheur de la retrouver et nous la donnons dans le style du temps » : « F. Prothade Rathery (sic), de Besançon, frère lai, qui a été un autre Appelles dans son siècle, car on le peut connaître par les excellentes peintures qu'il a faites. Il fit profession en 1644, et mourut à Salins le 13 mars 1653 ».
Cette découverte nous causait une vraie joie : il était certain par là que nous possédions dans notre ville, au commencement du xvii e siècle, un peintre éminent, et qui termina saintement sa vie sous l'humble habit de Saint-François. Mais, dira-t-on, ce tableau est signé Claude Rathery, et le frère mineur mort à Salins se nommait Prothade ? Il est on ne peut plus facile de répondre à cette objection. C'est un usage de l'ordre de Saint-François que celui qui entre au noviciat laisse le nom qu'il portait dans le monde et prenne un nom de religion. Claude Rathery sera donc entré dans l'ordre après avoir exécuté cette belle composition, et il aura reçu le nom de Prothade, ou bien encore, tout en étant capucin, aura-t-il continué à signer ses œuvres du nom sous lequel il était connu dans le monde artistique.
Cette induction du P. Raphaël m'avait paru absolument plausible, et je l'avais homologuée comme telle dans l'une des notes de Besançon et ses environs7. Néanmoins elle ne constituait qu'une vraisemblance : aussi, tout dernièrement, l'un de mes savants confrères, appelant de nouveau l'attention du public sur la Vierge aux saints de Claude Rately, émettait à deux reprises un doute sur l'identification de cet artiste avec le peintre du même nom de famille qui avait fini ses jours chez les Capucins de Salins : « Claude Rately, mort, suppose-t-on, sous le froc de capucin, si l'on adopte la version du P. Raphaël Baille » — « Serait-il mort capucin à Salins en 16538
? »
La chasse aux points d'interrogation est l'une des distractions aimables du métier d'érudit. On conçoit dès lors que nous ne gardions pas plus longtemps pour nous un document qui va transformer en certitude absolue l'hypothèse du P. Raphaël quant à l'identification du peintre Claude Rately, signataire de notre Madone aux saints, et du frère Prothade Rately, mort au couvent des Capucins de Salins, en laissant de lui la mémoire d'un « autre Appelles dans son siède ».
Le document que j'invoque est un testament9 passé à Neustadt, en Autriche, le 20 janvier 1645, par le frère de l'artiste qui nous occupe, Philippe Rately, prêtre, au moment où il allait faire profession dans l'ordre des Capucins et changer son prénom de Philippe contre celui de Denis, en même temps que Claude, le peintre, allait adopter en religion le prénom de Prothade. La clause testamentaire concernant notre artiste peut être traduite en ces termes ; « J'institue pour héritier universel de tous mes biens temporels, meubles et immeubles, honorable Claude Rately, peintre, mon frère, religieux novice de l'ordre des Capucins ; et si mondit frère persévérait dans la sainte religion où il est entré et y faisait profession, j'aurais pour héritières universelles mes deux sœurs Anne-Baptiste et Claudine Rately ». Dans l'acte de publication du testament par l'officialité diocésaine de Besançon, le 19 mai 1645, notre artiste est nommé « frère Claude Rately, religieux novice au couvent des Capucins de Salins ». Puis, le 23 août suivant, ses deux sœurs sont envoyées en possession de l'héritage, pour le motif que Claude venait de faire profession parmi les Capucins de Franche-Comté.
Il est donc absolument certain que le peintre Claude Rately, auteur de la Vierge aux saints de notre église de Sainte-Madeleine, termina sa carrière sous le nom de frère Prothade, de Besançon, au couvent des Capucins de Salins, le 43 mars 1653.
Son frère Philippe, dont il aurait pu recueillir l'héritage, fut appelé dans l'ordre P. Denis, de Besançon ; il mourut au couvent des capucins de Champlitte, en Franche-Comté, le 15 mars 1668.
Claude Rately était fils et petit-fils de peintres dont on ne connaît aucun ouvrage ; mais on peut sans crainte affirmer qu'il surpassa son père et son aïeul10. Comme les frères Courtois, ses compatriotes et contemporains, il était allé certainement chercher l'inspiration et la doctrine dans la haute Italie. Sa famille paraît d'ailleurs avoir joui d'une certaine aisance ; elle possédait une maison dans la Grande-Rue de Besançon. Quand notre artiste prit l'habit religieux, l'aînée de ses sœurs, Anne-Baptiste, était veuve de Sanson Fau, et Claudine, la seconde, était mariée à Thomas de. Chamigny ; elles avaient ainsi fait alliance avec d'honorables négociants de la ville.
La commande du tableau avait été faite à l'artiste par Jean-Baptiste Clerc, docteur ès droits, dont le père, Jean Clerc, était l'un des gouverneurs de la ville impériale libre de Besançon. Par son testament, du 17 juillet 163511, ce légiste, qui pressentait pour lui-même une mort prématurée, léguait à la chapelle qu'il avait fait ériger en l'église des Cordeliers, pour la sépulture de sa famille12, une statuette de Notre-Dame de Montaigu et l'argent nécessaire à la célébration annuelle de divers offices. Le testateur avait été nommé Jean-Baptiste au baptême, et il avait voulu que la chapelle édifiée à ses frais fut placée sous le triple vocable de la Vierge, de saint Bonaventure, patron de sa mère, enfin de saint Charles, que l'on invoquait fréquemment, depuis quelques années, contre les pestes alors si fréquentes. On voit que si le tableau concorde par la date avec le testament de Jean-Baptiste Clerc, il est également en corrélation, par les saints qu'il représente, avec les intentions pieuses de ce testateur.
Lorsque Claude Rately peignit la Vierge aux saints, pour l'église des Cordeliers, en 1636, la Franche-Comté traversait la période aiguë de la plus terrible des crises qui assombrissent son histoire. Pendant dix ans, cette malheureuse province eut à subir les horreurs simultanées de la guerre, de la peste et de la famine ; les neuf dixièmes de ses habitants émigrèrent ou périrent. Durant cette longue catastrophe, la population amoindrie vécut sous l'impression d'une terreur qui l'affola de pratiques pieuses, ayant pour objet d'obtenir la cessation des fléaux conjurés. Les Capucins se mirent à la tête de ce mouvement ; ils s'entendaient à conduire des processions de pénitence et des exercices d'expiation. Des cérémonies de ce genre, organisées par leurs soins, commencèrent à Besançon, le 6 juillet 1641 et se continuèrent pendant six mois. Le 19 août, jour de l'octave de sainte Claire, le tour de rôle des manifestations expiatoires échut aux demoiselles de la ville : 87 d'entre elles y prirent part, dont 60 appartenaient aux premières familles. « Elles étoient », dit un chroniqueur du temps13, « revêtues des habits tant des pères Capucins que des sœurs de Sainte-Claire, qui les avoient pruntés par l'ordonnance de Monseigneur : sous lesquels habits elles n'avoient ni vêtements, ni linge.
Toutes étoient à pieds nus, ceintes d'une corde et coiffées comme lesdites sœurs de Sainte-Claire, ayant leurs voiles abaissés, en sorte qu'on ne les voyoit point au visage. Elles étoient conduites par les pères Capucins, qui étaient 16 ou 17 en la procession ; elles furent premièrement visiter le Saint-Suaire et Notre-Dame des Jacobins, puis l'église de la Madeleine et celle des Capucins. En l'une desdites églises elles prièrent les bras étendus en forme de croix, en une autre la face contre terre et les bras étendus, en une autre la corde au col, et en l'autre la face contre terre ; et étant de retour en l'église des sœurs de Sainte-Claire, elles firent la discipline le temps d'un Miserere et de quelques oraisons. Ladite procession se fit l'après-dîner ; le matin, Monseigneur leur dit la messe et les communia toutes ».
Ces pratiques de dévotion expiatoire se continuèrent à Besançon jusqu'au moment où une trêve conclue avec la France permit à la Franche-Comté de songer à son repeuplement. L'archevêque de Besançon, Claude d'Achey, écrivant à Philippe Chiflet14, le 1er mars 1643, lui parlait encore en ces termes des pénitences publiques qui venaient d'avoir lieu dans la ville : « Monsieur, vous avez raison de dire qu'il y a de l'apparence que la Saincte-Vierge n'a pas pleuré sans suject. Les menaces de nos ennemis continuent, et font de grands apprests pour nous nuire. Nous n'avons point d'autres défenses que les prières que nostre bon peuple présente continuellement à Dieu avecque une ferveur qui donne de la consolation et de l'espérance aux gens de bien. On vient d'achever une dévote neufvaine devant le Sainct-Suaire, qui a parfaitement bien réussy. On en continue une autre dans la métropolitaine de Sainct-Jean, où l'affluence du monde est incroyable.. Les corps des noz saincts tutélaires sont exposés sur un autel richement paré, devant lequel les létanies se chantent tous les soirs ; et vendredi dernier, un grand nombre de pénitens couverts de leurs sacs firent la discipline publiquement, et celui qui les conduisoit prononçea, au nom de tous, une amende honorable en des termes si pathétiques qu'ils tirèrent les larmes des yeux des assistans. Les confessions et les communions ne sçauroient être plus fréquentes qu'elles sont. Le carneval s'est passé sans débauches et dans les exercices de pénitence. La fête de sainct Joseph se célébrera, Dieu aydant, avec une pompe extraordinaire. Ce diocèse s'est mis sous sa particulière protection, et on a fait imprimer à cet effet une oraison dont vous aurez, au premier jour, un exemplaire, avecque l'indulgence de quarante jours à tous ceux qui la réciteront… CLAUDE, archevesque de besançon ».
Dans ces singuliers épisodes, qui témoignent de la surexcitation religieuse du pays aux prises avec un effroyable désastre, on trouvera peut-être l'explication des influences qui déterminèrent la vocation simultanée des deux frères Rately pour l'ordre des Capucins.
Notes
1) ↑— En dehors de la toile qui va nous occuper, ces tableaux sont : la Légende des saints Crépin et Crépinien, par François Guérin, originaire de Baume-les-Dames et citoyen de Besançon, ouvrage daté de 1657 ; le Couronnement de la Vierge, par Donat Nonnotte, daté de 1728, alors que l'auteur, qui devait fonder l'École des Beaux-Arts de Lyon, était dans sa vingtième année ; le Martyre de saint Vernier, par François Jourdain, morceau peint en 1788 ; L'Assomption de la Vierge, par Alexandre Chazerand, à peu près contemporaine du précédent tableau.
2) ↑— Ce passage est extrait de la notice du P. Raphaël qui sera citée plus loin.
3) ↑— La considération dont jouissait la famille Clerc est attestée par la qualité des personnages qui acceptaient d'être les parrains et les marraines de leurs enfants. L'acte de baptême de l'un de ceux-ci en témoigne dans les termes suivants : « Magdalena-Francisca, filia honorabilis Joannis Clerc, mercatoris, et Bonadventurae Nazey, fuit nata et baptisata 27 octobris (1594). Patrinus venerabilis Carolus du Chasne, presbiter, capellanus ecclesiæ S. Joannis-Baptistæ Bisuntinensis, pro et vice reverendi in Christo patris et domini, domini Francisci de Grandmont, presbiteri, abbatis Montisbenedicti et canonici Bisuntinensis, etc. Matrina vero domicella Magdalena, filia potentis homini Marci-Claudii de Rie, domini de Discey, etc. ». (Registre des baptêmes de l'église Saint-Pierre à Besançon.)
4) ↑— Louis-Augustin-Benoit Baille, né à Besançon le 9 décembre 1827, mort dans cette même ville le 30 mai 1881 : une notice a été publiée sur lui dans la Semaine religieuse du diocèse de Besançon, ann. 1881, n° 24 (11 juin).
5) ↑— Illustrations populaires de la Franche-Comté : III. — Frère Prothade Rathery (sic), de Besançon, capucin et peintre, dans la Semaine religieuse du diocèse de Besançon, ann. 1876, n° 33, 14 octobre, pp. 393- 396.
6) ↑— Cette Histoire manuscrite des Capucins de Franche-Comté, de 1582 à 1787, appartient au monastère des Clarisses de Poligny ; elle constitue un volume in-folio de 592 pages. M. Bernard Prost en a donné des extraits dans la 4e série (1876) de ses Documents inédits relatifs à l'histoire de la Franche-Comté, publiés par la Société d'Emulation du Jura. — La copie donnée par le P. Raphaël d'un passage de ce manuscrit comportant quelques inexactitudes, nous en avons demandé la révision à Madame sÅ“ur Marie-Raphaël, abbesse de Sainte-Glaire à Poligny, qui a bien voulu nous assurer que le texte des Annales porte : « F. Protade Rately, de Besançon », conformément à l'orthographe réelle du nom de la famille de cet artiste ».
7) ↑— A. Castan, Besançon et ses environs, 1880, in-12, p. 117.
8) ↑— Jules Gauthier, Documents pour servir à l'histoire des artistes franc-comtois, dans l'Annuaire du Doubs pour 1888. p. 77, lignes 10-42 et note 4.
9) ↑— J'en donne le texte à la fin du présent opuscule.
10) ↑— « Jean Rately peignait dès 1578 », dit M. Jules Gauthier, qui ajoute immédiatement : « c'était le protégé de l'écuyer de Chavirey, allié de la famille de Granvelle ». Ce dernier renseignement est inexact : il repose sur un acte de baptême en date du 1er décembre 1578, dans lequel, comme on va en juger, il n'est question ni de l'écuyer Claude de Chavirey, ni d'aucun membre de sa famille : « Alexander, filius honorabilis viri Joannis Reteli, pictoris, et Annæ Selezot, ejus uxoris, baptisatus fuit prima decembris (1578) ; cujus patrinus fuit honestus juvenculus Alexander de Chauvirey et (matrina) Guillermeta Rouillot » (Registre des baptêmes de Saint-Pierre à Besançon). Jean Rately eut un fils nommé Pierre, dont voici l'acte de baptême : « Petrus, filius Joannis Rately et Annæ Selezot, ejus uxoris, fuit baptisatus die 24 julii anno 1575 » (Ibid.). Pierre, qui continua la profession paternelle, se maria le 4 décembre 1601 avec Marguerite Poncet, de Poinvillers ; il vivait encore le 24 juin 1639, mais était mort le 24 juin 1640, car à cette date il est remplacé, dans la liste des notables du quartier Saint-Pierre, par son fils Claude, le peintre de la Vierge aux saints qui nous occupe. Claude disparait à son tour de la liste en 1644, époque de son entrée, comme novice, au couvent des Capucins de Salins.
11) ↑— Les passages essentiels de ce testament sont annexés à notre travail.
12) ↑— Au sujet de remplacement de cette chapelle, on peut consulter l'intéressant opuscule de M. Jules Gauthier sur l'Église des Cordeliers, dans l'Annuaire du Doubs pour 1888. Il y est également question d'une chapelle dédiée à saint Joseph et appartenant à la famille Marin, chapelle qui « se distinguait par un tableau fait en Flandre, et, dit-on, parfait, où figuraient saint Joseph et la Vierge ». Je n'hésite pas à reconnaître ce tableau dans l'un des meilleurs de ceux que possède aujourd'hui l'église de Sainte-Madeleine : je veux parler d'une Sainte-Famille de Jean-Erasme Quellyn, peintre à Anvers, et portant une signature ainsi conçue : J. E. Qvellinvs Ivnior. Antverpæ. a° 1672 .
13) ↑— Relation des pénitences publiques auxquelles les citoyens de Besançon se soumirent en 1641, citée dans le Discours de Perreciot sur les dénominations des rues de Besançon : Documents inédits publiés par l'Académie de Besançon, t. III, pp. 77-78.
14) ↑— Mss. Chiflet, à la Bibliothèque de Besançon, n° 130, fol. 279.
Avec l'aimable autorisation de la Société d'Émulation du Doubs,
Le peintre Claude Rately, en religion frère prothade de besançon,
de l'ordre des capucins, et sa « vierge aux saints » datée de 1636,
Auguste Castan, 1888.