Est-ce une légende, une légende avec un fond de vérité ? Toujours est-il que Jacques Prévost aurait peut-être été l'élève de Raphaël ou, à peine plus sûrement, de Michel-Ange… Mystère…
Sur l'image ci-contre, l'homme à la barbe blanche, celui qui se trouve derrière saint Jean dans le panneau central du triptyque de Pesmes et qui représenterait Joseph d'Arimathie, serait en fait le peintre lui-même, c'est ce que suppose le docteur E. Bourdin dans le livre qu'il consacra à Prévost en 1908.
• Les renseignements précis sur cet artiste se réduisent. à peu de choses ; les dates données par ses divers biographes sont souvent contradictoires. Est-il né à Gray ou à Pesmes (Haute-Saône) ? La question ne sera peut-être jamais définitivement tranchée ; néanmoins la seconde ville a pour elle sa tradition et demeure plus probablement le berceau de l’artiste. Un Jacques Prévost, peintre, travaille à Dijon aux préparatifs de l’entrée de François Ier, en 1521 ; un homonyme, peintre-verrier à Gray, fournit des verrières à armoiries en 1530 ; mais nous n’osons affirmer que ces mentions se rapportent à notre artiste. Celui-ci s’en fut, parait-il, à Rome et travailla dans l’atelier d’Antoine Lafrère, d’Orgelet (Jura), graveur et éditeur d’estampes. C’est là qu’il aurait gravé 4 planches de termes d’après Polidore de Caldera et 12 estampes de détails d’architecture, de 1535 à 1538. L’époque de son retour est inconnue; elle ne doit pas être éloignée de l’année 1545, car il peignit, pour Hugues Marmier, avant 1550, les retables des maîtres-autels de Dole et de Gray. De 1550 à 1555, il est à Langres, avec des intervalles d’absences, et exécute pour le cardinal de Givry un tableau du Trépassement de la Vierge et les statues du jubé de la cathédrale. Il séjourne à Dijon vers 1555 ; à Gray, 1559 ; il signe en 1561 le triptyque de la chapelle de Catherin Mayrot à Pesmes et se trouve encore dans cette ville en 1565 ; il répare les verrières de l’église de Gray en 1580 ; c’est la dernière mention de ce peintre, qui apporta dans son pays les procédés nouveaux des maîtres de la Renaissance.
In : Dictionnaire des Artistes et Ouvriers d'Art de la Franche-Comté
Abbé Paul Brune, 1912
• Peintre français né à Pesmes (Haute-Saône) dans les premières années du seizième siècle. Excella dans la peinture et la gravure. on le croit élève de Michel-Ange et de Raphaël. Le musée de Besançon a de lui : Sainte Famille et la Vierge tenant l’Enfant Jésus (légué par l’abbé J.- B. Boisot en 1694).
In : Les hommes célèbres et les personnalités marquantes de la Fr.-Comté
Émile Fourquet, 1929
– Mise au tombeau, Pesmes, église Saint-Hilaire.
– Portrait de la famille Picard de Champagnolot, Dole, musée des Beaux-Arts.
– François Ier roi de France, Chantilly, musée Condé.
– Le Christ aux outrages, Paris, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts.