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Gaspard Gresly

L'Isle-sur-le-Doubs, 1712 - Besançon, 1756


Né à L'Isle-sur-le-Doubs le 8 janvier 1712, mort à Besançon le 18 février 1756.


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Issu de parents suisses employés dans la verrerie dite de Remorfans, il se forma lui-même et réussit particulièrement les trompe-l'œil et les effets à la chandelleGaspard Gresly, effets à la chandelle. Les figures de ses scènes familières sont des portraits et ont une saveur locale assez piquante. Grésely alla se perfectionner à Paris, sous les auspices du comte de Caylus et il eut à revendiquer un de ses tableaux : Vieille dentelière, mis en vente sous le nom d'un maître. Les commandes lui vinrent alors nombreuses ; mais son état de santé l'obligea à revenir à Besançon. Il avait épousé la fille de Pierre-Antoine Fraichot, 1751. Sa meilleure œuvre est le portrait de son beau-père presque aveugle.

In : Dictionnaire des Artistes et Ouvriers d'Art de la Franche-Comté
Abbé Paul Brune, 1912




Gaspard Gresly (1712-1756) Artiste peintre


Venus de pays germanophones, les familles de maîtres verriers installées en Franche-Comté choisissaient souvent des noms de rois mages pour leurs enfants et, plus particulièrement, Melchior et Gaspard. Les Gresly, venus de Soleure (Suisse) n'échappent pas à cet usage.

In : Index des noms de famille dans les ouvrages de Jean-Marie Thiebaud




Gabriel Gresly, qui peignait des trompe-l'œil, des scènes d'auberge, des intérieurs de cuisine, et qui excellait dans les effets à la chandelle, est, comme les frères Lenain, un des ancêtres du réalisme. Ses tableaux ressemblent à ceux des Lenain, moins par le procédé que par l'aspect général et le choix des sujets. Il travaillait en province, et quand il avait fait deux ou trois douzaines de tableaux, il allait les vendre à Paris. Ce bonhomme, qui s'était appris à peindre sans maître, avait un talent singulier pour imiter les anciens tableaux.
C'est à lui que le comte de Caylus fit un jour admirer dans sa galerie un Ostade représentant une femme devant son métier à dentelle. Cette merveille flamande, devant laquelle chacun s'extasiait, était l'œuvre de Gresly. Le fait parut si incroyable, qu'on l'enferma avec une toile et des couleurs pour qu'il exécutât, sans tricherie, un pendant au prétendu Van-Ostade.
Jusqu'alors, la Comté, récemment annexée à la France, dévastée sans cesse auparavant par la guerre, et où les arts ne furent jamais en grande faveur, avait produit peu de peintres. Un seul parvint à s'illustrer au dix-septième siècle, Jacques Courtois, de Saint-Hippolyte, dit le Bourguignon. Il avait déjà cette originalité de caractère, cet esprit indocile et volontaire avec obstination, propres aux artistes franc-comtois, qui ne prennent guère un maître que pour faire le contre-pied de ce qu'il enseigne. Le Bourguignon des batailles était élève du Guide et de l'Albane...
Un siècle après lui, Gresly offre sans vergogne des brutalités d'antichambre à une société qui ne voulait que des divinités poudrées, des naïades et des nymphes. Il est populaire, souvent gracieux et jamais trivial.

Avec l'aimable autorisation de la Société d'émulation du Doubs
In : Francis Wey, Melchior Wyrsch et les peintres bisontins, Besançon, 1861.