« De tous les arts que professe le génie, la peinture est incontestablement celui qui exige le plus de sacrifice. (...) Ces difficultés, n'en doutons pas, ont rebuté beaucoup d'artistes ; et peut-être avons nous perdu bien des chefs-d'œuvre que le génie de plusieurs d'entre eux avait conçus, et que la pauvreté les a empêchés d'exécuter. »
Louis David (1748-1825), Préface à l'Exposition des Sabines.
BIOGRAPHIE
Élisabeth Coulon
in : Jules Machard, le culte de la ligne
coll. Musée, musée des Beaux-Arts de Dole, 2003.
La jeunesse de l'artiste
Jules Louis Machard naquit le 22 septembre 1839 à Sampans, petit village du Jura, près de Dole. Troisième fils d'une famille nombreuse, il eut onze frères et sœurs. Le travail effectué par la Commission du Patrimoine de Sampans apporte quelques précisions sur la famille du peintre. Son père, Hyacinthe Henri Machard, né en 1804, était issu d'une famille de militaires et avait fréquenté dans sa jeunesse l'école des Jésuites de Dole, où d'après Claude Vento1, il fit de brillantes études. En 1839, M. Machard était devenu propriétaire et amateur d’agronomie, son domaine de prédilection étant celui de la vinification. La mère de Jules Machard, Thérèse Julie, née en 1814, était la fille du docteur Debrand, qui exerçait alors à Mont-sous-Vaudrey2. Les rares éléments connus, relatifs à l'enfance de Jules Machard, sont en grande partie dus à Claude Vento, qui consacra un long texte au peintre en 1888, dans une publication intitulée Les peintres de la femme. On y apprend notamment que Machard dut aider très jeune ses parents dans les tâches quotidiennes, en s’occupant de ses nombreux frères et sœurs. La famille était alors frappée par de graves difficultés financières. C'est pourquoi, il ne fut pas inscrit à l'école communale, mais il put toutefois faire son éducation auprès d’un oncle dolois, le médecin Claude Hyacinthe Machard. La légende rapporte aussi que le jeune Machard avait une telle soif d’apprendre qu’il étudiait même la nuit, prenant des livres au hasard. Ainsi que d'autres peintres contemporains, et notamment des peintres considérés eux aussi comme académiques, tels William Bouguereau (1825-1905) ou Jean-Paul Laurens (1838-1921), Machard est issu d'un milieu modeste. De nombreuses idées reçues, concernant l'origine de ces artistes, ont été longtemps et largement diffusées. Elles opposaient de façon manichéenne ces peintres choyés par l'Institution, qu’on pensait issus de milieux aisés, aux artistes dits novateurs, notamment aux impressionnistes, auxquels est généralement associé le mythe de l'artiste maudit. Mais ces images simplistes sont aujourd'hui périmées. En effet, on sait désormais que beaucoup d'artistes « officiels » débutèrent leur carrière dans des conditions peu favorables. Les plus doués parvinrent à acquérir une certaine renommée grâce à leur seule force de travail et peut-être effectivement en raison de leur soumission aux règles. Au contraire, il est tout aussi avéré que nombre d'artistes d'avant-garde ont toujours eu des liens très étroits avec la grande bourgeoisie ; c'est le cas notamment de Manet ou Degas.
À une date qui nous est inconnue, mais qui semble correspondre à l'adolescence de Machard, la famille s'installa à Besançon au 14 grande rue3. Il est difficile de connaître l'origine de l'intérêt de Machard pour l'art, mais il semble qu'il envisagea assez tôt une carrière artistique, puisque son premier vœu, en arrivant à Besançon, fut d'apprendre le dessin. Seulement, son père, de plus en plus ruiné, exigea de lui qu'il entrât aux Ponts et Chaussées dès l'âge de dix-sept ans, afin d'épauler financièrement la famille : difficile sacrifice, auquel le jeune homme consentit avec amertume. Il partit quelque temps à Lyon, où il appartint, à titre de dessinateur, à l'administration des chemins de fer, avant de devenir « sous-agent voyer des ponts et chaussées4. »
De retour à Besançon, Machard entra en formation dans l'atelier du peintre Édouard Baille (1814-1888), suiveur de la tradition académique de David. Portraitiste et peintre d'histoire, Baille eut sans doute une influence durable sur le travail de Machard et l'élève conserva toujours pour le maître une profonde affection. C'est dans cet atelier que Machard réalisa ses premières études, ainsi que quelques portraits. Ce souvenir nous est rapporté par le Bisontin Charles Baille, ami de la famille Machard : « Je me rappelle ses deux premières œuvres : c'était, en 1860, d'abord mon portrait à la mine de plomb qui, en dépit de quelque élégance de la main, était enfantin ; puis une vierge de la Salette dont je lui avais obtenu une commande de la part du curé du Grand-Vaire. (...) Chaque fois que j'allais voir où en était l'esquisse, je trouvais Machard pleurant devant sa toile et gémissant devant l'impuissance de sa main dans la lutte avec la nature5. » Malgré son manque de confiance en lui, Machard obtint en 1861, grâce à son travail, une pension de six cent francs, qui dissipa les préventions de ses parents vis-à-vis de sa carrière d'artiste. Il ne tarda pas à quitter la Franche-Comté pour se présenter à la prestigieuse École des Beaux-Arts de Paris, lieu de triomphe de l'art académique et synonyme de consécration artistique pour de nombreux peintres.
Monter à Paris pour un jeune artiste à cette époque signifiait rejoindre la fourmilière culturelle que représentait la capitale. Tous les grands mouve ments artistiques s'y développaient. Monter à Paris, c'était aussi affronter le Salon, soumettre ses œuvres au jury dans l'espoir de les voir un jour acceptées. Depuis que Courbet avait été refusé en 1855, le Salon ne cessait de déclencher des polémiques enflammées, qui allaient remettre en cause son fonctionnement.
Pour se préparer aux différents concours de l'École des Beaux-Arts, fréquenter l'atelier d'un peintre était une nécessité. Les jeunes élèves pouvaient y perfectionner leur technique de la peinture et de la sculpture, l'enseignement de l'École étant davantage axé sur l'apprentissage du dessin. Grâce à son ancien maître Édouard Baille, Machard, âgé de vingt-deux ans, entra sans difficulté dans l'atelier d'Édouard Picot (1786-1868), situé au coin de la rue La Bruyère et de la rue La Rochefoucault6. Simultanément il suivit aussi l'enseignement du peintre Émile Signol (1804-1892), professeur à l'École des Beaux-Arts de 1860 à 1863. Machard passait davantage de temps chez Signol que chez Picot. Le maître devint au fil des ans un ami pour le Franc-Comtois. Les lettres de Signol adressées à son ancien élève, témoignent de l'estime du maître pour Machard, particulièrement l'une d'entre elles, datée du 1" avril 18837 : « Cher Machard, j'ai oublié de vous parler hier d'une petite circonstance artistique qui me regarde et que voici : je me suis arrangé, à ma propriété 7, rue Chaptal (...), une assez grande vitrine où j'expose toutes les compositions que j'exécute, sept dessins et une peinture y sont en ce moment et la semaine prochaine je les enlèverai pour en mettre des nouvelles. J'aimerais que vous vissiez ces derniers dessins de mon modeste crayon, votre avis m’étant plus précieux qu'aucun autre (...) »
Bientôt Machard put participer au fameux Salon annuel, afin de soumettre ses œuvres à la critique et de se faire connaître. En 1863, il y présenta deux portraits d'hommes : M. A. V. (Anatole Vély) et M. Ferdinand de Laroche. Ambitionnant de faire partie de ceux dont la renommée s'était fondée sur l'obtention du Grand Prix de Rome, le plus prestigieux concours de l'École des Beaux-Arts, Machard se prépara en 1864 au concours d'esquisse peinte (Le Vieillard et ses enfants), qui avait pour objectif de départager les candidats. Mais malgré les encouragements de l'Académie, il ne put participer à l'épreuve finale. Jules Sauzay, alors correspondant pour les Annales franc-comtoises, nous livre l'explication de ce renoncement : « L'École de dessin de Besançon continue à être une pépinière d'artistes distingués et lauréats de l'Institut. M. Machard, qui avait concouru cette année pour le grand prix de Rome, ayant été empêché par la maladie d'achever une composition qui, par ses qualités brillantes, paraissait devoir lui assurer la palme si enviée, l'Académie lui a décerné, à titre de dédommagement, une récompense non moins honorable. M. Machard, aujourd'hui rétabli, a utilisé le séjour qu'il vient de faire à Besançon au sein de sa famille, en peignant plusieurs portraits du plus grand mérite8. » Trop souffrant pour achever son travail, Machard revint donc quelque temps dans le Doubs, où ses premiers succès l'avaient élevé au rang de peintre d'histoire, lui permettant d'être fréquemment cité dans les revues locales ; « Il avait l'aisance, la souplesse et la fière tournure d'un jeune seigneur du xvie siècle », nous dit alors Charles Baille9.
En 1865, rétabli de son infortune, Machard put enfin se présenter au concours du Prix de Rome. Annuel pour les sculpteurs et les peintres, le concours se déroulait en deux étapes. Les candidats devaient dans un premier temps réaliser une esquisse peinte sur un thème donné. La deuxième épreuve consistait à exécuter une œuvre achevée dans un délai de deux mois. En peinture, un format de un mètre cinquante sur un mètre quatre-vingt était imposé. À l'issue du concours d'esquisse peinte qui, en 1865, avait pour sujet Adraste tuant Athys, fils de Crésus, Machard fut classé quatrième. Le sujet de l'épreuve de peinture fut le suivant : Orphée, debout devant Pluton et Proserpine assis sur leur trône, chante en s'accompagnant sur sa lyre ; Eurydice, gardée par Mercure, attend avec inquiétude l'arrêt qui doit la rendre à la lumière ou la maintenir dans l'ombre éternelle. Le jury se prononça le 20 août 1865, jour de l'exposition des ouvrages des élèves à l’École des Beaux-Arts. Machard remporta le premier Grand Prix grâce à une composition simple, mais efficace, qui fut accueillie assez favorablement par la critique.
Pour Machard, nouveau lauréat du Prix de Rome, l'avenir fut alors moins sujet à inquiétude. La réussite au concours lui offrait la possibilité de passer quatre à cinq années en Italie, le berceau de l'art européen, le pays du Titien, de Michel-Ange et de Raphaël. Machard savait sans doute qu’il n'était encore qu’un néophyte, et que son talent ne s'épanouirait qu’à force de travail et d'humilité. Il partit pour Rome en janvier 1866.
Le séjour italien
L'arrivée de Machard à Rome fut l'occasion d'un divertissement pour les anciens pensionnaires. Dans une lettre datée du 31 janvier 1866 et adressée à l'un de ses amis peintres10, il raconte lui-même la façon dont il fut accueilli à l'Académie de France : « Hier enfin, vers six heures du soir, j'arrivais à Rome. En descendant de voiture, les premières figures amies que je rencontrai sous le portique furent celles de Leloir et Émile Adan qui en sortaient reconduits par le sculpteur Deschamps, ce dernier, que je ne connaissais pas encore. Nous nous embrassâmes selon la coutume de la maison.
– Mon cher Machard, me dit Deschamps, il faut absolument que tu fasses ton entrée au salon des camarades sur mes épaules !
Et sans me donner le temps de la réflexion, il me soulevait de terre et grimpait les deux rampes du grand escalier. C'est dans cette position, assez intimidé au fond, que je fis mon entrée au salon des pensionnaires...11 »
À cette époque les jeunes gens qui étaient logés à la Villa Médicis étaient contraints de suivre un règlement strict, qui leur dictait un mode de vie quasi monacal. Le travail étant le mot d'ordre de la communauté, les distractions étaient rares. Les contacts avec le sexe opposé pouvaient donner lieu à des sanctions financières. En outre, les escapades injustifiées pouvaient se solder par un renvoi définitif12. Un autre aspect fondamental de la vie des pensionnaires était, bien sûr, le travail qu’ils avaient à fournir. Cette discipline de fer n'était cependant pas pour décourager le jeune Machard : « À la Villa Médicis, il travaille fiévreusement, ayant, d'une part, ses gourmes à jeter, et d'autre part les préoccupations des travaux à entreprendre, des envois réglementaires à faire13. » Ainsi, au moins une fois par an, les jeunes peintres devaient-ils s'acquitter d’un envoi, c'est à dire d'une œuvre achevée, destinée à l’École des Beaux-Arts de Paris. Les élèves de première et de deuxième année s'attachaient généralement à la reproduction de peintures de grands maîtres, tandis que les pensionnaires, parvenus à la fin de leurs études, imprégnés de ce qu'ils appelaient le Grand Art, réalisaient des œuvres originales.
Le Cadavre du dernier fils de Frédégonde, retrouvé par un pêcheur fut, en 1867, le premier envoi de Machard. Cette œuvre, qui figura au Salon de la même année, fut achetée par Louis Pasteur. Le jeune peintre, honoré, considéra cette acquisition comme un formidable encouragement14. Toutefois, l'administration estima pour sa part que Machard, en première année, « n'avait pas rempli toutes ses obligations. Le règlement impose l'exécution d'une figure peinte et non d'un tableau. MM. les pensionnaires ne doivent pas échapper à l'austérité des études peintes, pour faire des semblants de tableaux. Dans celui qu'a exposé M. Machard, le haut de la figure du jeune prince mérovingien n'est pas mal, sauf le bras droit qui est présenté de la façon la plus fâcheuse. L'auteur aurait dû étudier et rendre avec plus de soin les parties inférieures du corps et les jambes qui sont mal composées et manquent de franchise dans l'exécution. Le pêcheur est mal posé, son mouvement est impossible, l'ensemble du tableau manque entièrement de lumière15. »
En dehors des travaux imposés, Machard concevait évidemment des œuvres personnelles : apparemment, il exécutait déjà de nombreux portraits, un genre qu’il appréciait particulièrement et qui, de plus, lui permettait de gagner un peu d'argent. À l'occasion de la visite à Rome de la famille Jeanhenriot de Besançon, il entreprit la réalisation d'une œuvre très appréciée : le portrait de Mme Jeanhenriot mère (Exposé à l'Académie, ce tableau lui attira de nombreuses commandes, notamment de la part de l'Ambassade de France. Un autre portrait, celui de Tony Robert-Fleury, le fils du directeur de la Villa Médicis, fut également loué au Salon de 1867. Le succès de cette œuvre fut sans doute dû, en partie, à la minutie de l'exécution, caractéristique du peintre, qui était obsédé par l'idée de perfection. En 1868, le thème de son envoi fut une Figure peinte ou une Étude de femme, qui eut cette fois moins de retentissement16.
À l'âge de trente ans, Machard qui entamait sa troisième année à la Villa Médicis envoya deux toiles à l'École des Beaux-Arts à Paris. Le Miracle de saint Marc était la reproduction partielle d'une œuvre du Tintoret, connue sous le nom de Miracle de l'Esclave. Parfois surnommé le peintre de la femme, Machard choisit de ne copier qu’un détail de l'œuvre du maître : le groupe de personnages situé au premier plan à gauche, dans lequel se trouve justement l'unique figure féminine du tableau. Tiré de la Légende dorée de Jacques de Voragine17, le sujet évoque l’histoire d'un serviteur, qui, ayant vénéré les reliques de saint Marc malgré l'interdiction de son maître, est condamné à avoir les yeux crevés et les jambes brisées ; il est miraculeusement délivré par l'intervention du saint.
Angélique attachée au rocher fut la seconde grande entreprise de l'année 1869. Le sujet était emprunté au Roland Furieux, de l'Arioste18. D'après une lettre d'Henri Regnault à son père, datée de juin 1868, Machard aurait recommencé sa figure au moins six fois avant d'en être satisfait : « Dieu veuille qu'il ne recommence pas une septième, parce qu'alors il aurait des chances de ne pas être prêt !19 » Angélique fut présentée au Salon de 1869, où elle eut un « très grand succès dans les comptes-rendus de la presse et du public20. » L'œuvre fut acquise la même année par l'Etat et déposée au musée de Dole. En 1870, Machard réalisa une grande composition intitulée La mort de Méduse (Besançon, musée des Beaux-Arts.) Pour Charles Baille, on retrouve dans Méduse tout ce qui était déjà en germe dans Orphée et Angélique, mais « avec ce qu'un long séjour à Florence et à Venise avaient ajouté de saine maîtrise à son dessin, d'intensité et de richesse à son coloris21. » Toutefois ce travail fut aussi pour Machard la cause d'un grand sacrifice. En effet, il semble qu’il aurait préféré prendre pour sujet de son dernier envoi le Sac d’une ville italienne, idée de tableau née, là encore, sous l'influence de l'art du Tintoret.
Empêché par l'Institut de concrétiser son projet, sous prétexte que l'exécution d’une telle œuvre aurait été de trop longue haleine, Machard se résolut finalement à envoyer la Mort de Méduse. Puis, repris par l'engrenage des commandes, il ne put jamais achever l'œuvre entrevue, qui resta à l'état d'esquisse.
À Rome, la vie en communauté et les obligations mondaines favorisèrent certaines rencontres, profitables à Machard. Malgré un tempérament timide et introverti, le peintre appréciait en effet la compagnie d'amis, artistes ou érudits, qui le conseillaient et avec qui il échangeait des points de vue sur l'art. Il se retrouva notamment avec les peintres Édouard Blanchard, Joseph Blanc, Luc-Olivier Merson, Xavier Alphonse Monchablon, Joseph Layraud, Jacques-François Lematte.
Le peintre Henri Regnault, qui avait obtenu le Prix de Rome en 1866, fut l'un des plus proches amis de Machard en Italie ; tous deux semblaient pourtant avoir des caractères très différents : « Si Machard avait la claire vue de sa vocation et s'était résolu à mettre toute son énergie à la poursuivre, Regnault, lui, inquiet et fantasque, cherchait sa voie dans tous les sens, se désespérant de ne pas la trouver dans la tradition des grands maîtres qu’il appelait des génies cul de sac22. »
Machard fit également la connaissance du sculpteur Prosper d'Epinay, ami enjoué qui lutta contre l'éternelle insatisfaction du peintre franc-comtois concernant la qualité de son travail : « Il arrivait à d’Epinay d'arracher à son ami, pour l'envoyer au Salon, un tableau qu'il jugeait au point. Machard, racontait-il, se désolait et courait après le commissionnaire pour ajouter jusque sur le crochet du bonhomme, quelques retouches23. »
L'amitié du peintre Ernest Hébert, par deux fois directeur de la Villa Médicis24, fut enfin très importante pour Machard. Lauréat du Prix de Rome en 1839, Hébert était l'un des grands représentants de l'école classique et, comme Machard, peintre de la femme. De vingt ans son aîné, il offrait au jeune homme le bénéfice de son expérience ; c’est grâce à lui que Machard prolongea son séjour dans la Péninsule.
En Italie, Machard avait acquis une certaine renommée grâce à ses portraits. Il décida, avec le soutien d'Hébert, de rester à Rome quelques temps encore. En 1872, il envoya au Salon Narcisse et la Source, tableau qui fut extrêmement critiqué, notamment de la part de Paul Mantz, dans la Gazette des Beaux-Arts. La toile valut malgré tout à Machard une première médaille, sa première récompense officielle.
Mais l'œuvre qui fonda véritablement le succès de Machard à Paris fut Séléné, une personnification de la Lune, peinte en 1874. L'accueil positif de l'œuvre le décida à revenir à Paris ; la toile, achetée par un particulier, servit de modèle pour une tapisserie de la manufacture des Gobelins, tissée entre 1874 et 1878.
De l'entrée à l'École des Beaux-Arts à la fin du séjour à Rome, Machard réalisa principalement des œuvres mythologiques. Ayant toujours le statut d'élève, il devait se conformer à l'esthétique dominante imposée par l'École et par ses professeurs. Ceux-ci étaient à l'époque considérés comme des artistes de premier ordre et ils étaient cités comme des références. Parmi eux, l'on peut citer les peintres Cabanel, Gérôme, Bouguereau, Bonnat.
Pour le public, souvent issu de la bourgeoisie parisienne, l'art devait correspondre à certains critères : « L’art représente un refuge, un idéal de paix, de tranquillité, un havre de sécurité, et doit, par conséquent, exclure toute référence à la réalité. Il se complaît dans l'exaltation des œuvres qui magnifient les scènes mythologiques et allégoriques, les tableaux de la vie religieuse, ou l'héroisme des batailles. Les Vénus ne se comptent plus ; les Diane, Bacchus, Narcisse stimulent l'inspiration.25 »
En outre, le culte de la beauté antique incitait les peintres à représenter le corps féminin de façon idéalisée. Certaines toiles de Machard, telles que Séléné ou Angélique attachée au Rocher incarnent parfaitement cet enseignement académique, et ont d'ailleurs connu un succès logique, puisqu’elles correspondaient à l'attente du public et des professeurs. Cependant, de retour à Paris, Machard abandonna peu à peu ce type de sujets, pour se consacrer plus exclusivement au portrait, genre qu'il affectionnait et qui, par ailleurs, pouvait être particulièrement lucratif.
Le début d'une véritable carrière
En 1875, âgé de trente-six ans et marié depuis peu, Machard savourait la naissance d'une notoriété due à sa renommée au Salon, où il exposait maintenant de plus en plus de portraits. Proust, dans Du côté de chez, Swann, évoque ce succès dans un dialogue échangé entre Madame Cottard et Swann : « (Mme Cottard s'adressant à Swann) Je ne vous demande pas, Monsieur; si un homme dans le mouvement comme vous a vu, aux Mirlitons, le portrait de Machard qui fait courir tout Paris. Eh bien, qu'en dites-vous ? Êtes vous dans le camp de ceux qui approuvent ou de ceux qui blâment ? Dans tous les salons on ne parle que du portrait de Machard ; on n'est pas chic, on n'est pas pur, on n'est pas dans le train, si on ne donne pas son opinion sur le portrait de Machard.26 »
Le portrait de Madame Rosine Bloch, artiste de l'Académie Nationale de musique, qui figura au Salon de 1875, illustre bien cette réussite : « Après le beau portrait de la cantatrice Rosine Bloch (...), sa réputation prit tout à coup un éclat sans précédent qui ne lui laissait plus de trêve dans la Vogue27. »
Au cours de sa vie, on estime que Machard réalisa environ 300 portraits. Malgré l'impossibilité de les évoquer tous, ceux qui connurent le plus de succès d'après les critiques de l'époque, furent les portraits de Madame Machard (1879), de la princesse Alexandra Troubetzkoi (1881), du général d'Espeuilles (1886), ainsi que les portraits réalisés à Rome, celui de Tony Robert-Fleury (1867) ou du compositeur Charles Lenepveu (1869). Parmi ces œuvres, on compte évidemment une large majorité de portraits féminins. Qualifié de peintre à la mode et devenu la coqueluche de la gent féminine, le peintre reçut dans son atelier de nombreuses dames, et notamment des parisiennes fortunées désireuses d'obtenir leur portrait par le célèbre Machard.
« (Mme Cottard s'adressant à Swann) Je ne vous demande pas, Monsieur, si un homme dans le mouvement comme vous a vu, aux Mirlitons, le portrait de Machard qui fait courir tout Paris. Eh bien, qu'en dites-vous ? Êtes vous dans le camp de ceux qui approuvent ou de ceux qui blâment ? Dans tous les salons on ne parle que du portrait de Machard, on n'est pas chic, on n'est pas pur, on n'est pas dans le train, si on ne donne pas son opinion sur le portrait de Machard. »
Marcel Proust, Du côté de chez Swann,
t. I de La Recherche…, p.368-369,
La Pléiade, 1987-89.
Le mariage de Machard eut lieu le 2 octobre 1875. Son épouse, Ernestine Louise Marie Aléo, d'origine cubaine, était la petite-fille de M. Gondoin, architecte au Sénat. Née en 1852, elle était beaucoup plus jeune que lui, mais leur union fut apparemment une réussite. D'après Claude Vento28, la jeune femme alliait à l'intelligence, la beauté, la grâce et l'élégance. Le couple eut trois enfants : Juliette, née en 1876, puis des jumeaux nés en 1877: Yvonne (décédée en 1877) et Pierre (mort en 1944)29. Ernestine était le modèle favori de Machard ; il ne se lassait pas de reproduire les traits gracieux de son visage, qui lui faisaient oublier les désagréments de certains travaux fastidieux.
Son activité principale étant le portrait féminin, il devait parfois supporter les exigences de certaines clientes qui ne se reconnaissaient pas dans leur portrait ou qui voulaient lui imposer l'utilisation de telle ou telle couleur. Il arrivait également que certains de ses modèles aient un comportement ambigu durant les séances de pose, ce qui ne plaisait guère évidemment à Mme Machard. Une anecdote à ce sujet nous est relatée par les frères Goncourt :
« On causait aujourd'hui, chez Mme Charles Blanc, des périls auxquels est exposé le bonheur des femmes mariées à des peintres-portraitistes. Là dessus, la jolie Mme Machard, se trouvant là, disait :
– Moi, je fais un peu la police.
Et elle racontait que tout dernièrement, une femme de la meilleure société, ayant deux enfants, au milieu de la pose, s'était couchée sur le divan et s'était mise à dire de telles choses que sortant de derrière un rideau où elle était cachée, elle avait dit :
– Madame, après la conversation que vous venez d'avoir avec mon mari, vous n'avez qu’à mettre votre chapeau et vous en aller.
– Bon ! répondait la femme du monde à la femme du peintre
– Vous croyez peut-être que je suis amoureuse de votre mari ?
– Non, pas de mon mari,... mais du vice... Allons, ouste !30 »
Machard n'était cependant pas uniquement portraitiste, il fit également des tentatives dans le genre de la peinture décorative, ce qui l'amena à réaliser plusieurs œuvres pour des plafonds. À son retour de Rome, il fut invité à Londres par le duc et la duchesse de Buccleugh, où il réalisa, pour le castel de Montagu House, « l'une des demeures les plus fastueuses de l'aristocratie anglaise31 », trois panneaux. Ces œuvres, inspirées de la mythologie, s'intitulaient Psyché rendue à l'Amour, Psyché emportée par Zéphyr et le Passage de Vénus devant le Soleil.
La peinture évoquant Psyché rendue à l'Amour fut présentée au Salon de 1876, où elle connut un succès mitigé. L'œuvre représente les retrouvailles de Psyché et Eros, dont l'amour avait été contrarié par la jalousie d’Aphrodite. On reprocha principalement à Machard de présenter là une œuvre qui s'apparentait davantage aux arts décoratifs qu'à la peinture. On reconnut malgré tout un ensemble « léger et charmant32. » Le Passage de Vénus devant le Soleil, exposé l'année suivante, fut cette fois clairement méprisé par la critique. Duranty, dans la Gazette des Beaux-Arts, trouva que le panneau ne présentait aucune des qualités tant appréciées dans la Séléné de 1874 : « Autant Séléné, par hasard, avait suggéré au peintre une idée ingénieuse et gracieuse, autant la donnée presque baroque d'un Passage de Vénus devant le Soleil s'est réduite à une sorte de mesquin rebut33. » Le dernier plafond, représentant Psyché emportée par Zéphyr, ne participa pas au Salon de peinture. Il figura en revanche cinq années plus tard au Salon des Arts Décoratifs de 1882, où il avait peut-être plus de chance d'être apprécié.
En 1878, Machard reçut commande de peintures murales pour la décoration du grand escalier de la salle des Maréchaux au ministère de la Guerre. Pour ce projet ambitieux, Machard exécuta des croquis préparatoires, pourvus de très nombreuses annotations, dans lesquelles il expose son programme basé sur « L'alliance de la guerre et de l'Amour, de la force et de la beauté34. » Mais il renonça finalement à cette commande au profit de son ami Joseph Blanc, qui se trouvait alors dans une situation difficile35.
Machard réalisa également plusieurs peintures d'église. En effet, le marquis de Chennevières, directeur des Beaux-Arts, lui commanda en 1875 quatre panneaux destinés à l'église Notre-Dame de la Croix, près de Ménilmontant. Il s'agissait de l'Annonciation, la Visitation, l'Assomption et la Crucifixion. Le peintre accepta, ignorant alors que sa santé ne lui permettrait pas de finir ce travail gigantesque. Il n'acheva que deux panneaux : la Visitation et la Crucifixion, confiant les deux autres à son confrère Alphonse Monchablon. Quatre esquisses peintes de l'ensemble du projet sont en revanche conservées au musée du Petit Palais.
Les dernières années
Toute sa vie, Machard fut contrarié par de graves problèmes de santé. En raison de cette fragilité, il fut souvent retardé dans l'achèvement de ses travaux. À Rome déjà, sa maladie se manifestait sous forme de crises longues parfois de plusieurs semaines. En 1880, c'est toujours sa mauvaise santé qui l'empêcha d'achever les panneaux pour l'église Notre-Dame de la Croix. D'autre part, le tempérament pessimiste et mélancolique du peintre ne favorisait sans doute pas sa guérison.
À la veille de sa mort, Machard continuait cependant de peindre et il présenta au Salon de 1899 deux portraits d’hommes : M. Castel Béghin et Norbert de N… En 1900, enfin, il envoya Les enfants de la vicomtesse de V. Sa dernière œuvre, commencée huit jours avant sa mort, fut le double portrait du sculpteur Gustave Crauk et de sa femme (musée des BeauxArts de Valenciennes), couple avec qui il était parent.
Machard avait seulement soixante et un ans lorsqu’il succomba, le 27 septembre 1900, à la suite d'une « courte maladie36 », sans doute liée à ses maux d'estomac. Ses obsèques eurent lieu deux jours plus tard à Meudon, où il résidait avec sa famille au 5, avenue Mélanie. Gaston Coindre, ami fidèle de Jules Machard, prononça sur sa tombe (fig. 15) un discours d'adieu :
« Messieurs,
Au nom des compatriotes de M. Jules Machard, je lui apporte leur dernier adieu (...)
D'autres consacreront la renommée de l'artiste... C'est un ami que je pleure, excellent, d'une âme si droite que la race en semble aujourd'hui perdue de ces caractères nobles et bons.
Sa vie d'un si consciencieux labeur soudainement se brise dans toute la force et l'éclat du talent. À de telles fatalités il est toutefois des consolations :
Pour lui, la récompense suprême, supérieure à toutes les vanités humaines. Pour son fils, l'héritage précieux de l'exemple.
Pour nous tous, une de ces mémoires pures qui réconfortent le souvenir37. »
Machard, durant toute son existence, se consacra à la recherche d'un idéal, d'une beauté tendant vers la perfection, un absolu toujours inaccessible.
Cette passion, qui donnait à ses yeux un sens à l'art, ne fut jamais assouvie et eut pour corollaire une éternelle insatisfaction, face à des œuvres sur lesquelles il avait pourtant longuement travaillé. Son tempérament modeste et introverti renforça probablement encore cette prédisposition au doute.
Machard, respectueux des maîtres et soucieux de plaire, ne prétendait pas révolutionner la peinture, mais il voulait en faire un acte noble. Son travail fut récompensé en 1878 par la Croix de la Légion d'honneur.
Reproduction du texte et des photos avec l'aimable autorisation du Musée des Beaux-Arts de Dole.
Jules Louis Machard (Sampans, 22 septembre 1839 - Meudon, 27 septembre 1900) est un peintre français. Peintre d'histoire et portraitiste, il connut un succès d'estime, particulièrement dans ce dernier genre.
Il est né à Sampans dans le Jura en 1839. Élève d'Émile Signol et d'Ernest Hébert aux Beaux-Arts, il obtient le prix de Rome de peinture d'histoire en 1865 pour Orphée aux Enfers. Il figure au musée des beaux-arts de Dole avec un grand nu, Angélique attachée au rocher, exposé au Salon de 1869.
Ses œuvres se trouvent aujourd'hui aux musées de Dole, Besançon, Strasbourg, Chartres et Rouen.
Il est mort à Meudon en 1900, 5 avenue Mélanie, dans la propriété Gondoin, sa belle-famille. Il y est inhumé au cimetière des Longs Réages, où il dispose également d'un cénotaphe réalisé par son oncle, le sculpteur Gustave Crauk (1827-1905).
Wikipedia : Jules Machard
Jules Machard est né dans le Jura, près de Dole, en 1839. Issu d'un milieu modeste, il est destiné par son père aux Ponts et Chaussées. Après ses dix-sept ans, il reste quelques temps à Lyon dessinateur pour l'administration des chemins de fer puis comme agent des ponts et chaussées.
De retour à Besançon où sa famille s'est installée, il débute sa carrière artistique dans l'atelier du peintre Edouard Baille (1814-1888). En 1861, il obtient une pension et part pour Paris se présenter à l'école des Beaux-Arts, haut lieu de l'art de l'époque. Fréquentant les ateliers des peintres Edouard Picot (1786-1868) et Emile Signol (1804-1892), il cultive son Art en préparant les différents concours des Beaux-Arts. En 1863, il expose deux portraits d'hommes au Salon et dès 1864 présente une esquisse à la première épreuve du prix de Rome. Malgré un certain succès, c'est la maladie qui l'empêche d'aller plus loin cette année là. Il est lauréat l'année suivante avec une peinture représentant Orphée descendu aux enfers demander Eurydice (Paris, École Supérieure des Beaux-Arts).
Il part pour l'Italie en 1866 où il rejoint cette pépinière de jeunes talents qu'est l'Académie de France à Rome. Son premier envoi de 1867, le Cadavre du dernier fils de Frédégonde, retrouvé par un pêcheur, fut acheté par Louis Pasteur malgré un accueil très mitigé de l'administration des Beaux-Arts. À la villa Médicis il exécute de nombreux portraits qui lui apportent déjà une grande notoriété. En 1869, il envoie deux toiles dont sa fameuse Angélique attachée au rocher (Dole, Musée des Beaux-Arts) qui fut présentée au Salon et obtint un très vif succès. En 1870 il présente une composition représentant La mort de Méduse (Besançon, Musée des Beaux-Arts). L'année suivante c'est un Narcisse et la Source (Chartres, Musée des Beaux-Arts). En 1874, il peint Séléné, personnification de la Lune qui est un grand succès et coïncide avec son retour à Paris.
À Paris, il est déjà très connu pour ses tableaux de Salon et ses portraits sont très prisés. On pense que Machard a pu réaliser plus de trois cent portraits au cours de toute sa carrière. En 1875, il épouse Ernestine Louise Marie Aléo, d'origine cubaine, qui fut souvent son modèle (Portrait de madame Jules Machard, Arras, musée des Beaux-arts). C'est la même année que le marquis de Chennevières, directeur des Beaux-Arts, lui commande quatre panneaux illustrant la vie de la Vierge destinés à l'église Notre-Dame de la Croix sur la colline de Ménilmontant. Il réalisera seulement la Visitation et la Crucifixion, empêché de continuer par la maladie. Ce sont de rares exemples de peintures religieuses chez Machard avec une sainte Cécile (esquisse, Le Mans, musée de Tessé) réalisée en 1878. Il s'essaye également à la peinture décorative et notamment des peintures de plafond comme celles réalisées à Londres au Castel de Montagu House (Psyché emportée par Zéphyr et Psyché rendue à l'Amour en 1876 puis Le Passage de Vénus en 1877) pour le duc et la duchesse de Buccleugh. Les vingt dernières années sont sans doute essentiellement consacrées au portrait. Il meurt des suites d'une maladie en 1900.
La connaissance que nous avons de Jules Machard s'est beaucoup enrichie, grâce à la rétrospective de Dole en 2003 et le très intéressant catalogue rédigé par Virginie Frelin et Elisabeth Coulon ( Jules Machard, le culte de la ligne, exposition au Musée des Beaux-arts de Dole, 4 avril au 15 juin 2003). Pourtant il reste des périodes et des zones de la personnalité de Machard encore très obscures. Que penser de l'androgynie de ses multiples Eros et de ces nombreux dessins qui ne correspondent pas à des compositions connues, que l'on suppose dater des dernières années et qui mélangent les figures de l'amour et de la mort.
Jules Machard que l'on a longtemps rangé dans la catégorie des peintres pompiers, a probablement souffert d'un manque de confiance et de volonté qui lui ont fait sacrifier son talent sur l'autel des portraits mondains. Peut-être ce talent n'égale t-il pas celui d'un Bouguereau, d'un Gérome, d'un Gervex ou d'un Carolus-Duran (peintres remis à l'honneur ces dernières années), néanmoins ses dessins témoignent souvent d'une grande liberté et même de virtuosité.
Galerie Artesepia, Dessins de Jules Machard, exposition du 21 octobre au 15 novembre 2004.
Notes
1) ↑— Vento, 1888, p. 365.
2) ↑— Commission du Patrimoine de Sampans, 1997.
3) ↑— Arch. municipales, Meudon : acte de mariage de Jules Louis Machard et Ernestine Louise Marie Aléo.
4) ↑— Montrosier, p. 138.
5) ↑— Baille, 1900, p. 4.
6) ↑— Jacques (s.d.), Les Beaux-Arts, de l'Académie aux Quat'z'arts, Paris, 2001.
7) ↑— Arch. Ensba, Mss 7594, lettre d'Emile Signol adressée à Jules Machard, 1er avril 1883.
8) ↑— Sauzay, 1864.
9) ↑— Baille, 1900, p. 5.
10) ↑— Ami dont l'identité nous est inconnue, aux initiales H. M.
11) ↑— Vento, 1888, p. 370.
12) ↑— Lethève, La vie quotidienne des artistes français au xixe siècle, 1968.
13) ↑— Montrosier, p. 137.
14) ↑— Baille, 1900, p. 11.
15) ↑— Arch. Académie de France, Rome, directorat de Robert-Fleury, carton 82 : rapport à M. le Surintendant des Beaux-Arts sur les envois de Rome exécutés en 1866 exposés en 1867; communication de Melle Lechleiter.
16) ↑— Lechleiter France, Les envois des pensionnaires peintres de l'Académie de France à Rome de 1863 à 1914, recherche doctorale à paraître.
17) ↑— Nom donné au xve siècle au recueil de vies de saints composé par Jacques de Voragine.
18) ↑— L'Arioste, Roland Furieux, chant x.
19) ↑— Regnault, Correspondance, 1872, p. 157.
20) ↑— Guillemin, 1900, p. liii.
21) ↑— Baille, 1900, p. 12.
22) ↑— Ibid., p. 8.
23) ↑— Ibid., pp. 9-10.
24) ↑— Ernest Hébert fut directeur de la Villa Médicis de 1867 à 1873, puis de 1885 à 1891.
25) ↑— Segré, L'art comme Institution, 1993, p. 65.
26) ↑— Proust, Du côté de chez Swann, 1966, p. 448.
27) ↑— Baille, 1900, p. 18.
28) ↑— Vento, 1888, p. 382.
29) ↑— Arch. municipales, Meudon : acte de mariage de Jules Louis Machard et Ernestine Louise Marie Aléo, 2 octobre 1875; acte de naissance de Marie Céline Julie Jeanne Machard, dite Juliette, 26 juillet 1876 ; acte de naissance de Marguerite Yvonne Charlotte et Ernest Pierre Henri Miguel, 21 septembre 1877.
30) ↑— Goncourt, Journal, mémoires de la vie littéraire, 1891-1892, tome xviii, 1956.
31) ↑— Vento, 1888, p. 382.
32) ↑— Yriarte, 1876.
33) ↑— Duranty, 1877.
34) ↑— Annotation de Machard sur l'un de ses dessins, voir fig. 6; collection Antoine Vitry.
35) ↑— Arch. Ensba, Mss 772, lettre du directeur général des Beaux-Arts Mantz, à Jules Machard, datée du 27 juillet 1882, informant le peintre de l'annulation, à sa demande, de la commande pour le Ministère de la guerre, au profit de Joseph Blanc.
36) ↑— Coindre, Les Gaudes, 1900.
37) ↑— Ibid.