peintre, art, artiste, Franche-Comté

Faustin Besson

Dole, 1821 — Paris, 1882


Faustin Besson, né le 15 mars 1821 à Dole et mort à Paris le 4 mars 1882.


• « Un talent précoce et un faire facile » : c'est par ces mots qu'Armand Marquiset, sous-préfet de Dole, qualifie en 1842 le travail du jeune peintre Faustin Besson, fils du fondateur et conservateur du musée de Dole, qui vient d'avoir vingt et un ans. Marquiset, qui fut le premier biographe de l'artiste, ne s'était pas trompé. Jusqu'à sa mort en 1882, Besson mènera une carrière prometteuse, alternant travaux décoratifs, portraits pour la cour impériale, la bourgeoisie parisienne du Second Empire et la noblesse jurassienne. Le peintre sera sollicité par Napoléon III et Eugénie pour la décoration (plafonds, dessus de portes) des palais impériaux des Tuileries et de Saint-Cloud, et par l'aristocratie parisienne et comtoise (château du Deschaux près de Dole, hôtels de Rougemont et de la Païva à Paris). La Jeunesse de LantaraFaustin Besson, La jeunesse de Lantara, peint en 1849, marque le début de la carrière officielle de l'artiste qui était entré à l'Ecole des beaux-arts de Paris en 1840 et avait commencé à exposer au Salon la même année. Le sujet du tableau est tiré d'un texte d'Arsène Houssaye (ancien directeur de la Comédie-Française, inspecteur général des musées de province) Les peintres au cabaret, paru dans la Revue de Paris en 1842 , et relate un épisode anecdotique de la jeunesse du peintre français Simon Mathurin Lantara (1729-1778). Lantara menait une vie de bohème dans la capitale, comme le rapporta Houssaye : « c'était le plus aimable de tous les ivrognes de tous les cabarets de la terre (...) le vin créait pour lui les rêves de l'opium, car son ivresse était sereine, assoupie, rêveuse... ». Besson représente Lantara qui est contraint, pour régler sa note de cabaret, de peindre le portrait en silène du sieur Belletête, le verre à la main. Ce grand tableau, qui eut rapidement les honneurs de l'Etat qui l'acquit et le fit déposer au musée de Dole un an après son exécution, confirma la réputation du Dolois. Le pendant de la Jeunesse de Lantara, Boucher et RosineFaustin Besson, Boucher et Rosine, fut d'ailleurs acheté en 1853 par l'impératrice Eugénie pour ses appartements de Saint-Cloud. La toile enthousiasma la critique par le réalisme de la scène, le soin apporté aux détails des costumes ainsi que par les talents de coloriste de son auteur, comme le soulignèrent les frères Goncourt : « il égratigne une étoffe avec autant d'audace que de bonheur ». Besson montre également sa prédilection pour le XVIIIe siècle français à travers la représentation des vêtements, des accessoires de la vie quoti-dienne et du jeu de quilles.

Bénédicte Gaulard,
in : Guide - musée des beaux-arts de Dole, 2009.




• Né dans le Jura, à Dole, Faustin Besson commence sa formation dans l'atelier de son père, le sculpteur Jean Séraphin Désiré Besson, premier conservateur du musée municipal de Dole, et directeur de l'École gratuite de dessin, où il enseigne aussi l'architecture, la peinture et la sculpture. Il entre à l'École des beaux-arts de Paris en 1840 sous la direction de Guillaume Descamps et d'Adolphe Brune, tout en suivant l'atelier du bisontin Jean Gigoux. Sa carrière est marquée par une rapide ascension dans le milieu artistique parisien, particulièrement après l'avènement du Second Empire où son style virtuose rencontre une adhésion forte dans les cercles officiels. Il connaîtra à ce titre une intense activité de décorateur auprès de la grande aristocratie parisienne, répondant aussi aux prestigieuses commandes impériales de Napoléon III (les Tuileries, Saint-Cloud). Besson réalise de nombreuses scènes rurales dans la lignée de Jean-Franois Millet, mais aussi la décoration de la chambre de Napoléon III au palais des Tuileries, un plafond d'une pièce de l'ancien hôtel de Jean Charpentier au 76 rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris et de nombreux pastiches dans le style du XVIIIe siècle alors à la mode. On lui doit aussi un plafond dans l'hôtel particulier de son ami le docteur Barré, à Thouars (Deux-Sèvres), devenu le musée Henri-Barré.

In : https://fr.wikipedia.org/wiki/Faustin_Besson




• Tous mes remerciements à Samuel Monier, coordinateur des expositions temporaires et chargé des collections au musée des beaux-arts de Dole, pour ses conseils avisés et la mise à ma disposition de plusieurs catalogues qui m'ont permis d'enrichir cette entrée.