art, artiste, peintre, peinture, Franche-Comté

Un philosophe d'avant Socrate, Démocrite je crois, avait déjà écrit : « Tout ce que tu vois est mensonge. » Et cet axiome qui nous vient de la plus haute antiquité pourrait être le slogan du xxe siècle.

Gabrielle Buffet-Picabia


Sélavy en Rrose ?

Jean Challié : le bel oublié

Prendre ou ne pas prendre le train — de la modernité — en marche ? Telle est la question liminaire et un brin philosophique de cette troisième, marsienne et modeste newsletter.
Sait-on vraiment, au moment de ne pas le prendre, qu'on ne le prend pas ?
Rien ne permet de penser que Jean Challié1 ne se soit jamais posé cette question métaphysico-ferroviaire, mais, s'agissant de sa capacité d'analyse et de son inexorable refus d'allonger vers le marchepied de l'Esprit Nouveau un pas décisif, il semble tout à fait évident qu'il ait eu et les armes conceptuelles et le bénéfice d'un environnement intellectuel (plus que) favorable — il fut notamment l'ami et le beau-frère de Francis Picabia.
Il resta pourtant sur le quai.
En fut-il fort dépourvu lorsque la modernité fut venue ? C'est probable… En conçu-t-il ensuite quelque amertume et regretta-t-il ses positions réactionnaires ? Rien n'est moins sûr.
On appréciera, en mettant sagement sous le boisseau l'arrière-plan révolutionnaire de sa vie, sa peinture très intimiste, presque d'un autre âge, vermeerienne parfois, entre impressionnisme et fauvisme, et l'on découvrira également et par la bande sa sœur Gabrielle Buffet-Picabia — elle aussi (un peu moins) oubliée —, musicienne, compositrice, muse, inspiratrice, mentor et épouse de Francis Picabia.2



1. Voir le livre : Jean Challié, 1880-1943 de Laurence Buffet-Challié, éd. Aréopage, Lons-le-Saunier, 2004.

2. Sur la vie tout à fait passionnante de Gabrielle Buffet-Picabia on pourra consulter deux ouvrages avec intérêt : le premier est un livre autobiographique : Rencontres avec Picabia, Apollinaire… (Éditions Belfond, 1977, il n'est malheureusement plus édité, on le trouve en bibliothèque ou d'occasion), le deuxième, qui a, me semble-t-il, un certain succès actuellement, est un roman biographique que lui ont consacré deux de ses petites-filles, Anne et Claire Berest, Gabriële, aux éditions Stock. Très intéressante émission, à elle aussi consacrée, sur France-Culture : Gabrièle Buffet-Picabia.

Jean Challié, modèle, jeune fille nue
Modèle, jeune fille nue, vers 1925-26, coll. part.

Jean Challié, modèle, Le grand frêne
Le grand frêne, vers 1918, coll. part.


Simon Bussy ou la vie rêvée

Le divin fatum, dont les voies comme les fins sont heureusement impénétrables, fit à Simon Bussy une fortune bien différente. En effet rien ne prédisposait ce fils de cordonnier dolois à fréquenter la gentry et à tenir cénacle avec Gide ou Valéry dans une magnifique propriété coste-azuréenne. Mais les contingences… Ah ! les contingences…

Portrait d'André Gide, 1925,
© musée Georges Borias, Uzès


Pierre-Étienne Monnot,
sculpteur européen

Foin des trains qu'on rate et du fatum facétieux pour Pierre-Étienne Monnot. Du travail, de l'abnégation, du talent et un esprit résolument industrieux orienté vers le terme tout artistique et marmoréen qui s'offrait à lui. Cet épigone comtois du Bernin laisse en Italie, en Angleterre et en Allemagne quelques magnifiques morceaux de sculpture baroque.

Sépulture du pape Grégoire xv et de son neveu le cardinal Ludovico Ludovisi,
église Saint-Ignace-de-Loyola, Rome.



Si ce mail ne s'affiche pas correctement regardez-le dans votre navigateur en cliquant  ICI
Se désinscrire / unsubscribe  ICI / HERE